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Comment avez-vous vécu les deux dernières années depuis votre départ des Bleues ? Quelles ont été vos activités durant cette période ?
J’ai traversé une période riche en expériences. J’ai maintenu un lien avec le football de haut niveau en réalisant diverses missions pour l’UEFA et la FIFA. J’ai également eu l’occasion d’observer des matchs de la Ligue des champions féminine. Parallèlement, je me suis reconnectée avec le football amateur, ayant repris une licence de dirigeante dans mon club de cœur, Soyaux, où j’ai exercé en tant que directrice sportive, supervisant les éducateurs. En outre, j’ai amélioré mon anglais, et même si cela peut sembler prétentieux, j’ai poursuivi mes cours d’anglais. J’ai aussi consacré du temps au jardinage, ce qui m’a permis de me ressourcer en mettant les mains dans la terre. Cela m’a fait beaucoup de bien. Enfin, j’ai profité de ce temps pour me reposer et passer du temps avec des amis que je vois rarement en raison de mes engagements professionnels.
Je comprends ce qui a permis à Corinne Diacre de réussir, que ce soit avec les garçons ou au niveau national. Je me suis remise en question, mais je ne pense pas avoir fondamentalement changé.
Après votre expérience avec l’équipe nationale, avez-vous réévalué votre style de management ou votre approche avec un groupe ?
Ma réflexion a été globale, pas seulement axée sur le management. Je ne sais pas si d’autres ont fait de même, mais j’ai acquis deux années de maturité. Je sais ce qui a permis à Corinne Diacre de réussir, que ce soit avec les garçons ou l’équipe nationale. Je me suis remise en question, mais je reste fidèle à ma personnalité. C’est cette force qui me permet d’avancer chaque jour, tant dans ma vie personnelle que professionnelle, et qui m’aidera à progresser ici à l’Olympique de Marseille.
En mars 2024, vous aviez mentionné que vous ne suiviez plus la Premier League et que vous envisagiez un défi à l’étranger. Pourquoi avez-vous finalement choisi un club féminin français ?
C’est vrai, j’avais exprimé cela à l’époque, mais il est dit que seuls les insensés ne changent pas d’avis. Le projet des Marseillaises m’a séduite dans son ensemble. J’apprécie particulièrement l’initiative autour de l’équipe professionnelle, mais aussi celle de l’académie. Cette identité me parle, même si ma priorité actuelle est de m’occuper de l’équipe professionnelle.
Que ce soit à Soyaux (2010-2013) ou à Clermont (2014-2017), vous avez toujours été dans des clubs avec des budgets limités. Comment vivez-vous le fait d’avoir des ressources et des ambitions à Marseille ?
Je pense qu’il est plus facile de s’adapter à une situation où les ressources sont plus abondantes. (Rires.) Plus le budget est conséquent, mieux c’est. Cependant, il est essentiel de gérer ces ressources avec sagesse, comme on le ferait avec un compte bancaire. L’idée est d’être astucieux, de faire des économies et de penser à l’avenir. À Clermont, nous avons réussi à bien gérer malgré un budget restreint avec Claude Michy. Il est crucial de prendre en compte le contexte : quand les fonds sont limités, il faut être prudent, et quand ils sont disponibles, il faut dépenser intelligemment. Je m’adapte à chaque situation.
Ce qui est agréable ici, c’est le climat ensoleillé et le sourire des gens chaque matin. Cela donne de l’énergie pour travailler.
Lors de votre conférence de présentation, vous avez évoqué l’ADN de l’OM. Comment le définiriez-vous ?
Il s’agit avant tout de passion, de cœur et d’une forte envie de réussir. Je pense que l’exigence est déjà bien ancrée ici, et ce qui est formidable, c’est que le climat est toujours agréable, et les gens affichent un sourire chaque matin. Cela motive à venir travailler. J’ai rencontré des personnes chaleureuses et bienveillantes, et même si je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer beaucoup de monde en dehors du Campus, ceux que j’ai croisés m’ont accueillie avec gentillesse.
Il y a une volonté de créer une identité propre à cette équipe féminine, au-delà de l’OM, à travers le nom des Marseillaises. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
Je trouve cela très positif. Cela permet d’éviter de simplement associer le terme « féminin » à l’OM, et de construire une identité forte et distincte pour l’équipe.
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Le Renouveau du Football Féminin à Marseille
Le club de football féminin de Marseille a récemment adopté une appellation qui reflète son identité, en intégrant le terme « Marseillaises ». Cette dénomination a été accueillie avec enthousiasme par la communauté locale, permettant aux supporters de s’identifier pleinement à cette équipe.
Retour du Championnat Français : Une Évolution à Observer
Le championnat français de football féminin fait son grand retour après une absence de douze ans, ayant évolué vers un format professionnel. Quelles transformations avez-vous pu constater ?
Pour ma part, je ne redécouvre pas vraiment le paysage. En tant qu’ancienne sélectionneuse, j’étais souvent présente lors des matchs, que ce soit sur le terrain ou devant mon écran. À l’époque, la couverture médiatique était déjà meilleure qu’aujourd’hui. Concernant la professionnalisation, je n’ai pas encore assez d’éléments pour évaluer le niveau du championnat, car la création de la ligue professionnelle est relativement récente. Cependant, en tant qu’entraîneuse des Marseillaises, je pourrai porter un jugement plus éclairé après quelques matchs.
Revenir à la Vie de Club : Un Nouveau Défi
Après huit ans d’absence dans le milieu des clubs, il est évident que la dynamique est différente de celle d’une sélection nationale. Êtes-vous prête à relever ce défi ?
Il s’agit de deux rôles distincts, c’est indéniable. Toutefois, lorsque vous avez un groupe à gérer, les principes restent les mêmes, que ce soit en club ou en sélection. En sélection, le temps pour travailler est limité, il faut aller à l’essentiel. L’avantage d’un club, c’est que vous êtes en contact quotidien avec votre équipe. En tout cas, l’entraînement est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Je me suis rapidement réadaptée et je prends beaucoup de plaisir à être sur le terrain chaque jour.
Si une Marseillaise est sélectionnée, je suivrai de près les performances de l’équipe nationale.
Suivi des Bleues : Un Intérêt Renouvelé
Le prochain rassemblement des Bleues est prévu pour la fin octobre. Allez-vous suivre cet événement ?
Absolument, j’ai suivi les dernières compétitions de près. Si une joueuse de Marseille est sélectionnée, je serai d’autant plus attentive aux résultats de l’équipe nationale.
Philosophie d’Entraînement : Un Style Personnel
Dans une interview vidéo l’année dernière, vous avez mentionné vous inspirer de grands entraîneurs comme Luis Enrique, Gian Piero Gasperini et Pep Guardiola, qui ont des philosophies de jeu variées. Quel est votre style à vous ?
Pour l’instant, mon objectif immédiat est de gagner des matchs et de récolter des points pour assurer notre maintien. Le projet de jeu que je souhaite instaurer prendra un peu de temps. Nous sommes dans une situation d’urgence avec les préparations pour les matchs du week-end, donc l’essentiel est d’être efficace dans les deux surfaces. Je vais observer nos adversaires et appliquer un plan de jeu pour les contrer, tout en intégrant des principes qui correspondent à l’identité des Marseillaises et aux qualités de mes joueuses.
Intégration des Jeunes Talents : Une Priorité
Vous êtes reconnue pour avoir lancé plusieurs jeunes joueuses durant votre mandat avec les Bleues. Comment envisagez-vous d’intégrer les jeunes talents de la formation marseillaise ?
Je vais en discuter avec Antoine Ferreira, le directeur sportif, et le responsable de la formation. C’est un objectif à moyen terme. Actuellement, nous avons des jeunes qui rejoignent chaque semaine les entraînements de l’équipe professionnelle pour leur montrer notre méthode de travail et l’exigence nécessaire pour signer leur premier contrat pro à l’OM. J’espère qu’elles pourront intégrer le groupe pro rapidement, que ce soit cette saison ou la suivante.
Je ne sais pas ce que les joueuses ont pu entendre ou lire à mon sujet, mais je ne les ai pas trouvées effrayées en ma présence.
Construire une Relation de Confiance avec l’Équipe
Vous avez hérité d’un groupe de joueuses que vous n’avez pas choisi, et que vous découvrez progressivement. Comment établir une bonne relation dès le départ ?
Je reste fidèle à moi-même. Je ne sais pas ce que les joueuses ont pu entendre à mon sujet, mais je ne les ai pas trouvées intimidées. C’est déjà un bon point. Je suis restée authentique, avec l’envie de performer rapidement, car c’est ce que j’attends également d’elles. En général, ce que je leur demande est simple : donner le meilleur d’elles-mêmes.
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Une Victoire Prometteuse pour l’OM Féminin à Rodez
Lors de notre récente rencontre à Rodez, nous avons réussi à décrocher notre première victoire de la saison en Coupe LFFP avec un score de 1-2. Bien que je pense que nous aurions pu améliorer notre performance sur le terrain, il était crucial de repartir avec les trois points, surtout dans le contexte actuel.
« 𝑀𝐴𝑅𝑆𝐸𝐼𝐿𝐿𝐸, 𝐽𝐸 𝐶𝐻𝐴𝑁𝑇𝐸 𝑃𝑂𝑈𝑅 𝑇𝑂𝑁 𝐶𝐿𝑈𝐵, 𝐴𝐿𝐿𝐸𝑍 𝐿’𝑂𝑀 ! » 😍
𝐏𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐜𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐮𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐎𝐌 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐂𝐨𝐫𝐢𝐧𝐧𝐞 𝐃𝐢𝐚𝐜𝐫𝐞 : plongez-vous au coeur du groupe en déplacement à Rodez pour le 2nd… pic.twitter.com/Dkwv4hD5bk— Les Marseillaises (@OMfeminines) October 13, 2025
La Rigueur au Coeur de la Préparation
À mon arrivée, j’ai souligné que le club m’avait choisie pour ma rigueur. Cette qualité se manifeste non seulement sur le terrain, mais également dans ma préparation. Je m’efforce de ne rien laisser au hasard et d’anticiper un maximum de situations. Pour moi, il est essentiel de ne pas être pris au dépourvu, ce qui me permet de gérer les imprévus de manière plus sereine. Cela fait partie intégrante de mon quotidien, que ce soit dans l’analyse de nos adversaires ou dans la planification de mes entraînements.
Une Médiatisation Contrôlée
Cette saison, le club a choisi d’accroître sa visibilité avec des contenus filmés lors de chaque match. Personnellement, je le vis très bien. Cependant, il est crucial que cette médiatisation soit maîtrisée et qu’elle véhicule une image positive. Aujourd’hui, il est indéniable que la visibilité est essentielle, mais il est tout aussi important que cela ne compromette pas l’identité de notre équipe.
Un Lien Émotionnel avec l’OM
Chris Waddle a été l’une de mes idoles durant mon enfance. Plutôt que de suivre des équipes, j’étais fascinée par les joueurs, en particulier ceux qui évoluaient en attaque. Waddle, avec ses dribbles et ses feintes, m’a profondément marquée. J’ai même demandé à mes parents de m’acheter le maillot de l’OM, que j’ai eu avec fierté. Bien que d’autres joueurs aient suivi, comme Philippe Fargeon à Bordeaux, c’est vraiment Waddle qui a été le premier à me lier à l’OM.
À lire aussi : Corinne Diacre vise la Ligue des champions avec les Marseillaises.
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