En 2015, tu avais déclaré à So Foot que le Portugal ne remporterait jamais l’Euro 2016. Était-ce une prédiction audacieuse ?
Vraiment ? Je ne me souviens pas d’avoir dit cela. Comment ai-je pu revenir au pays après une telle déclaration ? En 2016, c’était presque un miracle. Nous avons joué de manière défensive tout au long du tournoi et avons réussi à décrocher le titre. En tant que franco-portugais, la finale avait une signification particulière pour moi, mais mon cœur était clairement du côté du Portugal. Je souhaitais ardemment que Cristiano Ronaldo puisse enfin triompher avec sa sélection.
Quelles sont tes prévisions pour la Coupe du Monde 2026 ?
Si je suis logique, je devrais dire que le Portugal ne la gagnera pas non plus. (Rires.)
Le Portugal a toujours produit de belles équipes de football, avec de nombreux talents. Est-ce surprenant qu’un pays de cette taille n’ait jamais remporté la Coupe du Monde ?
Je dirais que l’anomalie réside plutôt dans le fait qu’un pays de seulement douze millions d’habitants ait réussi à former autant de grands joueurs, comme Eusébio, Figo, Costa, Ronaldo et Quaresma. Je n’ai jamais cessé de croire que nous étions à deux doigts de décrocher un titre. Dans ma jeunesse, nous avons perdu contre la France en 2000 et 2006, et lors de l’Euro 2004, nous avons été battus par la Grèce en finale. Les deux matchs que je n’ai pas vus dans le tournoi sont ceux que nous avons perdus contre les Grecs, le premier et le dernier.
Ma carrière musicale m’a permis de réaliser des rêves liés au football.
À cette époque, tu étais jeune au Sporting pendant que CR7 s’imposait en équipe première. Quels souvenirs en gardes-tu ?
Depuis tout petit, mon rêve était de devenir footballeur professionnel. Bien que j’ai toujours eu une passion pour la musique, le cinéma et l’art, le football était ma priorité. À 14 ans, j’ai intégré le centre de formation du Sporting, qui était le meilleur du pays à l’époque. Malheureusement, quatre ans plus tard, une blessure au genou m’a contraint à changer de voie. C’est à ce moment-là que j’ai passé un casting pour une série musicale populaire au Portugal, ce qui m’a conduit à me tourner vers la musique. Par la suite, le football est devenu une passion secondaire.

As-tu des regrets concernant ta carrière ?
Pas vraiment. J’ai réussi à m’épanouir dans la musique. Grâce à ma carrière, j’ai pu réaliser des rêves liés au football, rencontrer des stars, produire des clips et même composer l’hymne de l’équipe nationale portugaise, ce qui était un de mes rêves.
Le flamboyant Ricardo Quaresma te suit sur Instagram, n’est-ce pas ?
Oui, nous nous connaissons depuis longtemps. Lorsqu’il jouait au Beşiktaş en Turquie, il m’avait raconté que lorsque les joueurs n’étaient pas payés, ils faisaient exprès de perdre des matchs. Étrangement, le lendemain de la défaite, ils recevaient leurs salaires ! (Rires.)
Ton surnom est « le Petit Prince de Lisbonne ». Quel joueur portugais mériterait ce titre ?
Nuno Mendes, car il vient du Sporting, mon club de cœur, et c’est un de mes bons amis. C’est l’un des meilleurs joueurs portugais en ce moment, et il apporte beaucoup au PSG et à la sélection.
Ta famille est proche de Cristiano Ronaldo. Quand l’as-tu vu pour la dernière fois ?
Je dirais qu’il y a environ quatre ans, lorsque j’ai réalisé le titre pour l’Euro 2021. Dans le clip, on peut l’entendre pousser son célèbre « SUIII ». Depuis, nous ne nous sommes pas revus. Il est à Al-Nassr et moi au Portugal, donc c’est compliqué de se rencontrer.
Comment est Cristiano Ronaldo en réalité ?
J’entretiens une excellente relation avec lui. Sa sœur a assisté à mon anniversaire en juin dernier. Il vit pour le football, et c’est ce qui lui a permis d’atteindre un tel succès. Il respire le football à chaque instant. Cristiano est également très impliqué dans l’aide aux autres. Il est l’un des ambassadeurs de l’association fondée par ma sœur, décédée en 2020, qui aide les jeunes à réaliser leurs rêves.
Certains estiment que la présence de Cristiano Ronaldo freine l’épanouissement des autres joueurs de la sélection. Qu’en penses-tu ?
J’apprécie beaucoup Gonçalo Ramos, Rafael Leão et les autres attaquants, mais Cristiano a encore sa place. À 40 ans, il reste impressionnant. Lors de la Ligue des Nations 2025, il a encore été décisif. Tant qu’il continue à réaliser de telles performances, les critiques ne peuvent rien dire.
Si je remplis le stade du Sporting, je me sentirai comme un footballeur pendant 90 minutes.
Espères-tu qu’il reviendra au Sporting avant de prendre sa retraite ?
C’est mon rêve, et celui de tous les supporters du club. Je pense qu’il finira par revenir un jour.
Tu l’attends à l’Estádio José Alvalade XXI ?
Oui, surtout que j’ai l’habitude d’y aller pour voir les matchs. J’étais présent lorsque le Sporting a remporté le championnat la saison dernière. D’ailleurs, je prépare quelques projets intéressants avec le Sporting, car j’entretiens de bonnes relations avec le président (Frederico Varandas, NDLR).
Envisages-tu de remplir ce stade un jour pour un concert ?
Absolument. Si je parviens à remplir le stade du Sporting, je me sentirai comme un footballeur pendant 90 minutes.
Avant ce concert potentiel, tu te produis au Grand Rex à Paris le 14 février. Est-ce que ce concert sera aussi intense que le derby Sporting-Benfica ?
Honnêtement, oui. Je prévois d’inviter Ninho, avec qui j’ai collaboré cet été.
Une collaboration franco-portugaise qui rappelle l’époque Benzema-Ronaldo au Real Madrid ?
Exactement. C’est une très bonne comparaison.
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