« `html
Qu’est-ce qui vous a conduit à devenir ministre des Sports ?
Je ne suis pas certain que l’on puisse parler de destin en ce qui concerne le poste de ministre des Sports. Toutefois, mon engagement envers le sport et mon expérience en tant qu’élu local ont joué un rôle crucial. Le Premier ministre a exprimé un désir fort d’inclure des élus locaux dans son équipe. Les enjeux liés à mon ministère – le sport, la jeunesse et la vie associative – sont principalement abordés à l’échelle locale. Bien qu’il existe un cadre national, c’est au niveau des villes et des villages que le sport prend vie, grâce aux clubs locaux et à leurs bénévoles qui s’investissent pour attirer les jeunes, former des équipes et les encadrer. Sans leur dévouement, rien ne serait possible. Mon expérience d’élu local a été renforcée par l’accueil des épreuves de tir à Châteauroux, ma ville, où nous avons réussi à organiser ces événements rapidement après le retrait du site de La Courneuve. Je suis convaincu que la politique, dans son sens le plus noble, se vit au plus près des citoyens, sur les terrains de sport, dans les gymnases et sur les pistes. C’est là que l’on ressent les véritables attentes de la population.
Quelle a été votre expérience sur le terrain sportif ?
Enfant, j’ai commencé à pratiquer le sport à l’école. J’ai également découvert le tir au pistolet à 10 mètres et un peu de golf. Dans mon département, l’Indre, il y avait un petit golf construit par un agriculteur, dont le fils était dans ma classe, ce qui nous permettait d’y jouer ensemble. J’ai aussi fait un peu de course à pied. Étant issu d’une famille nombreuse avec quatre frères et deux sœurs, j’ai souvent été sur le bord des terrains de football où mes frères jouaient. Je suis né un 12 juillet, et mes 25 ans ont coïncidé avec la victoire de la France en 1998.
Comment avez-vous célébré cette victoire ?
C’était une expérience mémorable. Je me souviens d’être dans un appartement avec mes frères et sœurs, regardant le match, puis nous sommes allés à Issoudun, la grande ville voisine. Les rues étaient bondées, et j’ai ressenti de manière intense le pouvoir unificateur du sport.
Avez-vous ressenti cette même ambiance lors des JO ?
Il y a eu beaucoup de critiques autour des JO, mais je pense que beaucoup de gens ont oublié à quel point un tel événement peut rassembler des personnes de divers horizons. Nous avons vu des foules se rassembler, pas seulement des passionnés de sport, dans une atmosphère de sérénité incroyable.
Quelles leçons retenez-vous des JO ?
Trois éléments m’ont particulièrement marqué. D’abord, cette atmosphère de calme. Paris a été décrite comme une ville paisible, avec des forces de l’ordre souriantes, contrastant avec les tensions des grèves précédentes. Ensuite, la fierté que cela a engendrée. Notre patrimoine et nos athlètes ont été mis en avant. Lors d’une récente réunion des ministres des Sports à Porto, chaque intervenant a remercié la France pour l’image positive qu’elle a renvoyée lors des JO. Enfin, cet événement a eu un impact populaire à travers tout le pays, même dans les régions où il n’y avait pas d’épreuves, redonnant une image positive à Paris, souvent critiquée auparavant.
Avec le match France-Israël qui approche, et après les événements d’Amsterdam, pensez-vous que les JO ont rassuré sur la capacité de la France à organiser des événements majeurs ?
Oui, même si ma principale inquiétude pour les JO était liée à la menace terroriste. La France a bien compris les enjeux de sécurité. J’ai pu le constater à Châteauroux, où chaque détail a été soigneusement planifié. Tous les types de risques ont été pris en compte, et notre pays est préparé à faire face à des situations imprévues. Nous avons peut-être une culture du risque plus ancrée en France, et bien que nous puissions parfois nous sentir inférieurs à nos voisins, nous savons anticiper efficacement. Notre savoir-faire a été prouvé, et nous continuerons à le démontrer.
On a beaucoup évoqué l’« esprit JO ». Comment le percevez-vous ?
« `
Préparer l’Héritage des Jeux Olympiques de 2024
La question cruciale qui se pose est : comment pérenniser l’impact des Jeux Olympiques au-delà de 2024 ? Ce sujet mobilise actuellement de nombreuses personnes, des commissions aux instances gouvernementales, en passant par l’Agence nationale du sport. L’héritage des JO ne se limite pas à des infrastructures physiques, mais inclut également un héritage immatériel, notamment l’influence sur la pratique sportive. On observe déjà une augmentation significative du nombre de licenciés, un phénomène qu’il est essentiel de maintenir jusqu’à la prochaine olympiade. Les ministères concernés s’engagent à élaborer un plan d’action axé sur la jeunesse, afin de fournir aux jeunes les outils nécessaires pour s’investir dans le sport. Le sport doit rester un vecteur d’intégration sociale. Nous continuerons à consulter les acteurs du sport pour recueillir leurs propositions. Une réunion rassemblant toutes les parties prenantes est prévue pour mi-janvier, et d’ici là, toutes les fédérations auront mis à jour leur gouvernance, ce qui nous permettra de présenter un plan à la représentation nationale.
Réactions aux Accusations de Politisation du Sport
Depuis votre prise de fonction, vous avez rapidement abordé plusieurs dossiers sensibles. Récemment, vous avez reçu une lettre de l’Association nationale des supporters, vous accusant d’« instrumentaliser le football et les tribunes à des fins de communication politique ». Cette accusation vous a-t-elle surpris ?
Il est évident que cette perception est erronée. Bien que je sois impliqué dans la politique nationale, je ne m’engage pas dans des manœuvres politiciennes. Mon rôle en tant que ministre des Sports est de promouvoir l’unité que le sport peut apporter. Je ne peux pas rester silencieux face à des propos homophobes, racistes ou à la violence. Je privilégie le dialogue et la proximité. Je prévois de rencontrer l’ANS prochainement, et je vais également visiter divers stades à travers la France pour échanger directement avec les supporters. Récemment, lors d’un derby à Lens, j’ai eu l’occasion de discuter avec des fans, et je souhaite vraiment les écouter. Il est essentiel de sortir d’une dynamique d’opposition et de favoriser les échanges, comme cela a été fait avec le PSG après le tifo déployé contre l’Atlético de Madrid. L’introduction d’un tifo dans un stade est déjà une exception à la règle, et cela doit se faire dans un climat de confiance avec les clubs.
Liberté d’Expression et Règlementation
Il est important de prendre en compte la liberté d’expression, mais il est également crucial de rappeler que certains messages, comme « Free Palestine », ne relèvent pas du domaine sportif. Nous affirmons que la provocation politique n’a pas sa place dans les stades, tout comme la violence. Bien que le PSG soit souvent sous les projecteurs, il est à noter que ce club fait des efforts considérables pour maintenir un environnement sûr, et il est injuste de le critiquer à ce sujet. Je suis un fervent défenseur des supporters ; leur présence dans les stades est synonyme de joie. Cependant, je ne peux tolérer les dérives. Je ne prétends pas être naïf, mais je m’efforce d’être constructif et à l’écoute. Le sport doit rassembler, et personne ne devrait aller au stade avec la peur d’entendre des chants hostiles. Nos stades doivent être des lieux de plaisir.
Sanctions et Sécurité dans les Stades
Nous constatons qu’il y a actuellement 200 interdictions de stade en France, contre 3000 en Angleterre. Il est impératif d’augmenter ce chiffre et d’instaurer davantage d’obligations de pointage.
En ce qui concerne les sanctions, une suspension temporaire de match est déjà un signe d’échec, indiquant qu’une situation inacceptable s’est produite. Nous devons restaurer la sérénité dans les stades. Nous voulons encourager les chants et le soutien, mais certaines choses ne doivent plus être tolérées.
Il est vrai que ce protocole de suspension temporaire existe depuis plusieurs années au sein de la LFP. Cependant, nous n’avons pas encore réussi à identifier et à sanctionner les fauteurs de troubles. Il est essentiel de travailler sur des mesures individuelles pour identifier et punir les responsables.
Il est vrai que vous avez initialement mis en avant une sanction collective.
Effectivement, mais cela fait partie des règlements de la FIFA, et nous devons nous y conformer.
Réflexions sur la Sécurité dans le Football
Lorsqu’un incident survient lors d’un match, il est crucial de réagir rapidement. Si la situation devient ingérable, cela peut mener à une suspension du match ou même à un retour des équipes aux vestiaires. En cas de persistance des troubles, un arrêt définitif peut être envisagé, mais cela doit rester une ultime solution. Actuellement, la France compte environ 200 interdictions de stade, un chiffre bien inférieur aux 3000 observées en Angleterre. Il est impératif d’augmenter ce nombre et d’imposer davantage d’obligations de pointage. Cela pourrait être réalisé par le biais de procédures administratives, judiciaires ou commerciales, comme la restriction de la vente de billets aux supporters identifiés comme problématiques. Bien que cela puisse fonctionner sur le terrain, il est essentiel d’étendre ces mesures à l’extérieur des stades. Nous sommes à un tournant, et il est temps de repenser notre approche.
Je souhaite engager un dialogue avec les supporters et les clubs pour établir un cadre de coopération.
Mon approche, en tant qu’élu de terrain, repose sur l’écoute et le dialogue. Ma porte est toujours ouverte.
Collaborons pour trouver des solutions constructives. Lien
— Gil Avérous (@GilAverous) 13 novembre 2024
Un Changement Culturel Nécessaire
Récemment, des chants homophobes ont été entendus lors de divers matchs, notamment à Lyon et au Havre. Il est évident qu’une transformation culturelle est nécessaire. Lors de mes échanges, j’ai constaté une certaine incompréhension face à l’impact que ces comportements peuvent avoir sur les jeunes. Souvent, les plus virulents sont des adolescents qui se laissent emporter par l’ambiance. Les messages véhiculés par un groupe peuvent influencer les jeunes, qui les reproduisent ensuite à l’école ou sur les terrains. La violence est déjà trop présente dans les stades, et il est crucial de ne pas laisser cette culture s’installer. Chacun doit prendre ses responsabilités, et l’héritage du football ne devrait pas être de transmettre de telles valeurs à la jeunesse. Il est temps d’abandonner certains chants inappropriés.
Les Sanctions et la Billetterie Nominative
En octobre dernier, j’ai évoqué la possibilité d’une défaite pour l’équipe à domicile, une situation qui pourrait engendrer des dérives. Il est essentiel d’éviter d’en arriver là. Nous sommes dans un contexte où certains défient l’autorité. Lorsqu’une interdiction est imposée, certains peuvent être tentés de la contourner, surtout en groupe. La clé pour apaiser la situation réside dans l’application de sanctions individuelles.
Concernant la billetterie nominative, bien qu’elle soit une étape importante, elle ne résout pas tous les problèmes. Nous avons des caméras sur tous les terrains, et il est également nécessaire d’instaurer une logique de proximité. Les gens se connaissent, et des mesures comme la présence de responsables dans les stades lors de matchs à risque peuvent aider à identifier et à interpeller les fauteurs de troubles. Nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles d’autres pays, comme l’Angleterre, ont réussi à mieux gérer ces situations.
Les Déplacements de Supporters et la Violence Amateur
Il est préoccupant de voir des matchs comme Lyon-Saint-Étienne se dérouler sans supporters visiteurs. Cela soulève des questions sur la gestion des déplacements. Souvent, une minorité de supporters problématiques affecte l’ensemble des fans. Nous interdisons des déplacements en raison d’incidents isolés, alors que la majorité des supporters se comportent bien. De plus, il arrive que des supporters se mêlent à des groupes de hooligans, ce qui complique encore la situation. Tant que nous ne pourrons pas identifier les fauteurs de troubles, nous serons contraints d’appliquer des sanctions collectives.
La violence dans les compétitions amateurs est également un sujet de préoccupation croissante. J’ai récemment échangé avec des présidents de district qui constatent des incidents similaires à l’échelle nationale. Dans ces contextes, il n’y a souvent pas de billetterie nominative, et les problèmes proviennent souvent de parents ou de spectateurs. Il est crucial d’interpeller ces individus et d’attendre l’arrivée des forces de l’ordre pour gérer ces situations.
« `html
Il est essentiel de prendre conscience que la violence est inacceptable. Plus nous donnerons l’exemple à l’échelle nationale, plus cela influencera positivement les comportements au niveau local.
Quelles sont les raisons derrière l’augmentation de la violence ?
La société a connu des transformations significatives, notamment avec l’essor des réseaux sociaux et une culture de l’information omniprésente. Aujourd’hui, nous sommes exposés à des actes de violence de manière plus fréquente et directe, ce qui banalise des comportements qui étaient autrefois considérés comme exceptionnels. Il y a deux décennies, des événements violents étaient rares, alors qu’ils sont devenus presque quotidiens. Le milieu sportif n’est pas exempt de cette tendance. Pour les jeunes, qui manquent souvent de formation et de recul, cela peut créer une perception erronée que ces comportements sont normaux. Je suis ravi que le Premier ministre ait décidé de faire de la santé mentale une priorité nationale pour 2025. Le sport devrait être un vecteur de lutte contre la violence, l’isolement et la dépendance numérique, tout en favorisant le bien-être mental. Il doit occuper une place centrale dans cette initiative nationale.
La sécurité dans les stades : un défi à relever
Il y a plus d’un an, une enquête publiée dans So Foot révélait une augmentation des agressions sexuelles dans les stades en France. Comment garantir la sécurité des spectateurs dans ces lieux ?
C’est un enjeu majeur pour notre ministère. Des progrès notables ont été réalisés. Actuellement, la plateforme Signal-sports centralise les signalements liés aux incidents dans le milieu sportif. Nous enregistrons environ six signalements par jour, contre un seul l’année précédente. Sur ces signalements, la moitié donne lieu à une procédure, et début 2025, de nouvelles conventions seront signées avec les fédérations sportives.
Comment accompagner les victimes d’agressions dans les stades ?
Les victimes peuvent se rendre sur la plateforme dédiée, et une enquête sera immédiatement lancée. Dans chaque département, nos inspecteurs, sous-préfets et préfets suivent le fil des événements. Aucune forme de violence, qu’elle soit physique ou verbale, ne doit être ignorée. Récemment, lors d’un match, j’ai été témoin de propos sexistes, ce qui est inacceptable. Les présidents de clubs en sont conscients, et il est important de souligner que la violence dans les stades reflète celle de la société en général. Les supporters des stades sont les mêmes que ceux des villes.
Les horaires des matchs de Ligue 2 : un sujet de controverse
Un autre sujet qui suscite des débats en ce début de saison est la programmation des matchs de Ligue 2, qui se déroulent le vendredi. Chaque week-end, des manifestations ont lieu à ce sujet.
C’est un véritable problème. Je considère que ces revendications sont légitimes, mais elles doivent être exprimées de manière respectueuse. J’ai d’ailleurs eu plusieurs discussions avec la LFP à ce sujet. Bein est disposé à envisager des changements pour la saison prochaine, et le dialogue est en cours. L’objectif est d’éviter les matchs en semaine. Je pense que programmer un match le vendredi à 20h est acceptable pour la majorité des spectateurs, notamment pour les habitants locaux et les entreprises. Le vendredi est plus pratique qu’un samedi soir, qui peut perturber le week-end. Bien que cela complique les déplacements, cela reste gérable. En revanche, les matchs du lundi ne conviennent à personne. Chacun doit faire des efforts, même si je reconnais que la diffusion d’un match en semaine peut être plus lucrative. La LFP continuera de soutenir cette démarche.
Enquête sur la LFP : quelles conséquences ?
Vous mentionnez la LFP, dont le siège a été perquisitionné le 5 novembre dernier, tout comme le domicile de Vincent Labrune. Quelle a été votre réaction ?
Lorsqu’une enquête est en cours, il est préférable de ne pas en discuter. Nous tirerons des conclusions une fois l’enquête terminée, tout en prenant en compte les résultats du rapport Savin. Ce sont des éléments que nous suivons de près.
La valorisation du football français : un défi à relever
Vous avez pris vos fonctions dans un contexte difficile pour la valorisation de notre football. La faible valorisation de la Ligue 1 vous préoccupe-t-elle ?
Est-ce que cette dévalorisation est une tendance durable ? La Ligue 1 peut-elle retrouver une meilleure valorisation ? Quelles en sont les causes ? Ce sont des questions cruciales. La lutte contre le piratage est primordiale. Plus nous serons actifs dans ce domaine, plus le nombre d’abonnements augmentera, ce qui est une priorité. Il est vrai que nous avons peut-être atteint des sommets par le passé que nous ne reverrons plus. Atteindre le milliard de revenus sera un défi.
Vincent Labrune avait pourtant fixé cet objectif.
Oui, mais lors d’une négociation, il est important d’être réaliste et de ne pas se fixer des attentes irréalistes.
« `
Les Défis du Football Français : Une Réflexion sur l’Avenir
Il est indéniable que l’objectif de récupérer 300 millions d’euros était ambitieux. Bien que l’intention de maximiser les revenus soit louable, le paysage a évolué. Aujourd’hui, le nombre d’offres de diffusion a considérablement augmenté, englobant non seulement divers sports, mais aussi l’e-sport. Cette diversification de l’offre entraîne une diminution de sa valeur perçue, et il est possible que la télévision ne soit plus le canal exclusif de valorisation. De nombreux modèles économiques sont envisageables.
Le Risque d’une Visibilité Réduite pour le Football Français
Je ne fais pas partie de ceux qui estiment que le spectacle proposé par la Ligue 1 ne mérite pas d’être soutenu par un abonnement. La qualité de nos championnats est indéniable, mais il semble que nous soyons souvent enclin à nous comparer à d’autres ligues, en concluant que celles-ci sont supérieures.
Un État des Lieux Alarmant
Le rapport de Savin met en lumière un certain décalage, voire une forme d’aveuglement parmi les instances dirigeantes du football français. Ressentez-vous cette situation ?
Je pense que les dirigeants sont conscients des défis auxquels ils font face. Ils savent que la rentabilité de la Ligue 1 est problématique. Beaucoup d’entre eux investissent de leur propre argent. Ce qui m’inquiète davantage, c’est l’impact territorial. Le sport joue un rôle crucial dans l’économie locale. Les clubs sont essentiels, et le modèle d’actionnariat local est en péril. Lorsque les droits télé représentent la moitié du budget, la situation est plus gérable, mais il est impératif de veiller à ce que nos clubs restent ancrés dans leur territoire.
C’est l’un des passages marquants du rapport des sénateurs Laurent Lafon et Michel Savin.
Le 15 juillet 2024, suite à l’attribution des droits TV à DAZN et BeIN Sports, les représentants de CVC ont exprimé leurs préoccupations concernant le double discours de Vincent Labrune dans ce processus.
— Denis Ménétrier (@DMenetrier) 30 octobre 2024
La Perte de Clubs Historiques
Ces dernières années, le football français a vu disparaître plusieurs clubs emblématiques tels que Sedan, Bordeaux et Sochaux. Le club de Châteauroux, par exemple, est également en péril après avoir abandonné son modèle local.
Concernant Châteauroux, il est important de noter que les entreprises locales sont prêtes à soutenir le club, et celui-ci reste une préoccupation pour les élus. Ce phénomène est observable dans toute la France. Sochaux, par exemple, a démontré que le football peut véritablement rassembler les communautés.
Le Modèle d’Investissement Étranger : Un Risque ?
En prenant l’exemple de Châteauroux, il est vrai que le club a été brièvement sous la propriété d’investisseurs saoudiens. Ce modèle semblait prometteur, avec des projets de mutualisation des infrastructures et d’amélioration des jeunes talents. Cependant, la gestion à distance n’a pas porté ses fruits. Il est crucial de maintenir une forte identification locale et une représentation tangible. Le sport doit avoir un impact sur le territoire, et un club de football est un élément fondamental du patrimoine local, tout comme une cathédrale ou une mairie. Lorsque les investisseurs saoudiens ont demandé si le stade Gaston-Petit était à vendre, j’ai catégoriquement refusé. Vendre un stade, c’est comme vendre un monument historique.
Une Passion Partagée : Le Derby du Nord
Lors du derby du Nord à Lens, j’ai été frappé par l’attachement indéfectible entre la ville et son club. Les habitants attendent des dirigeants qu’ils prennent en compte leurs besoins locaux et leurs préoccupations quotidiennes. Dans ma propre expérience, chaque fois que je rencontre des membres des services municipaux, la Berrichonne est au cœur des discussions. Pour de nombreux supporters, le stade représente leur unique échappatoire hebdomadaire. C’est pourquoi je ressens une certaine frustration face à certaines communications de l’ANS. Je suis un ministre qui défend les intérêts des supporters.