Actuellement, Sofiane Diop vit une période exaltante dans sa carrière. L’attaquant de l’OGC Nice, qui a débuté la saison de manière impressionnante, a marqué lors des cinq dernières rencontres de Ligue 1, inscrivant ainsi son nom dans les annales du club azuréen. Une performance qui rappelle les années 1970, époque où Nenad Bjekovic était le dernier à réaliser un tel exploit à Nice, à une époque où les chemises étaient ouvertes sur la Promenade. Au-delà des statistiques, Diop est un joueur aux multiples facettes, oscillant entre moments de gloire et périodes de doute. Le rollercoaster Diop, version 2025, a repris de la vitesse.
Sofiane, l’Artiste du Football
Tout a véritablement pris un tournant un après-midi de septembre, lors d’un match contre le Paris FC. Avant la mi-temps, Diop a reçu une passe un peu imprécise de Mohamed-Ali Cho, ce qui a conduit le défenseur parisien Otavio à penser que le ballon serait facilement intercepté par le gardien. Pourtant, le ballon a terminé sa course au fond des filets. Ce premier but a été une véritable libération, comme une explosion sous les lumières de l’Allianz Riviera. Depuis, il a enchaîné les performances : Monaco, Lyon, Rennes, Lille. Cinq matchs, six buts, dont un doublé contre les Monégasques. L’Aiglon retrouve des ailes, mais la crainte d’un retournement de situation demeure.
Originaire de Rennes et ayant grandi à Monaco, Diop a connu très tôt les promesses du football professionnel. Les lumières de la Ligue des champions, les conseils de Cesc Fàbregas, les éclats de Radamel Falcao, puis le silence des soirées sans sélection. Des blessures, des doutes, un prêt en Ligue 2, et cette petite tape dans le dos de la vie qui rappelle que rien n’est acquis.
Je me sentais saturé au centre d’entraînement, et même le personnel médical m’a conseillé de prendre une semaine ou dix jours, en me promettant qu’à mon retour, ce serait tout droit. Je n’ai pas eu besoin de le répéter.
Dans ses moments difficiles, le jeune homme de Tours a su conserver son calme et sa passion. Un exemple récent, qu’il a partagé lors d’une interview sur la chaîne YouTube Kampo, évoque un voyage improvisé au Brésil, un véritable pèlerinage au cœur du football pour se débarrasser des ondes négatives : « J’ai été éloigné des terrains pendant huit mois (en raison d’une blessure au pied lors de la saison 2023-2024, NDLR), et j’avoue qu’à un moment, j’avais besoin de faire une pause. Je me sentais saturé au centre d’entraînement, et même le personnel médical m’a conseillé de prendre une semaine ou dix jours, en me promettant qu’à mon retour, ce serait tout droit. Je n’ai pas eu besoin de le répéter. Je suis donc parti au Brésil avec deux amis, sur un coup de tête, ça s’est fait en deux ou trois heures. Là-bas, je travaillais un jour sur trois, entre le genou et le cardio, mais surtout, je me reposais beaucoup. Je suis revenu tout bronzé. »
Une Évolution Sereine
Depuis ce voyage, Diop aborde le jeu différemment. Moins de fioritures, plus de clarté. Il parle souvent d’une insouciance retrouvée, d’un plaisir redécouvert. « Le football, c’est avant tout un jeu », souligne-t-il. Si tu perds de vue cela, tu oublies pourquoi tu as commencé. » Ce changement est le fruit d’une préparation mentale. Après sa blessure, Diop a pris conscience de l’importance de cet aspect, qu’il avait négligé au début de sa carrière : « Cela a été l’une de mes meilleures décisions. Au départ, je pensais que ce n’était pas essentiel, mais j’ai commencé à travailler avec un préparateur au moment de ma grave blessure. Maintenant, c’est régulier, chaque semaine, même quand tout va bien. Et c’est justement ça le plus important. »
On voit qu’il est en train de franchir un cap, même au-delà des buts.
Son entraîneur à Nice, Franck Haise, constate chez lui une véritable progression : « On voit qu’il est en train de franchir un cap, même au-delà des buts. » Diop acquiesce : « J’essaie de saisir ma chance dès que je le peux. C’est ce que le coach me demande souvent, et c’est ce qui me faisait défaut auparavant. Il y avait souvent une touche de trop, un dribble de trop. Quand on se donne les moyens et qu’on tire de loin, ça peut faire mouche. » Demandez aux Rennais ce que cela donne, Sofiane qui tire sans trop réfléchir… Cette simplicité tardive résonne comme une maturité enfin acquise.
À 25 ans, il ne cherche plus à prouver, mais simplement à perdurer. Diop représente une catégorie de joueur qui apprend à son rythme, sans brûler les étapes ni renier ses faiblesses, tout en restant ambitieux. Il n’hésite pas à exprimer ses objectifs : « À terme, je veux jouer en Ligue des champions chaque année, et je n’ai pas peur de le dire. » Alors que l’OGC Nice continue son ascension tranquille, on peut penser que le jeune homme, cette fois, ne lâchera plus prise. Le frisson est de retour sur la Côte d’Azur, et il porte fièrement le numéro 10.
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