mercredi,octobre 9,2024

Top 5 This Week

Related Posts

JO 2024 : La France à l’honneur, rien de plus !

« `html

Vous auriez pu ‌envisager⁣ une aventure incroyable. Quitter la capitale française, qui se retrouve presque déserte (douces rêveries des nuits estivales) durant ces deux semaines sacrées, pour explorer des destinations comme ‌la⁣ Manche, le Rhin ou les ⁢Alpes… ​Ainsi, vous avez été⁣ contraints de ‌suivre les compétitions sur ⁢des⁢ chaînes britanniques, allemandes ⁣ou ⁢italiennes. Surtout, ‌vous avez raté la ⁢diffusion des Jeux Olympiques de Paris 2024⁤ sur France ⁣Télévisions : une ‍surabondance de « France » (le chauvinisme à son paroxysme), et très peu de «​ télévision​ » (le sport dans toute sa splendeur). ⁣« ‍ La France​ se concentre‍ sur elle-même,⁣ comme à son habitude, a récemment déclaré Théo Klimm, correspondant de Der Spiegel en France. Pour⁢ une ⁣fois, cela se​ fait de manière ⁤positive. Pour une fois, elle est véritablement ⁢au centre du monde. »

La France se concentre sur elle-même, comme à son habitude. ⁢Pour une fois, cela​ se fait de ‍manière positive. ‍Pour une‍ fois,⁣ elle est véritablement au ⁢centre du monde.

Théo Klimm, correspondant de Der Spiegel en France

Dans cette⁢ ambiance ⁣de ⁢célébration du patriotisme, vous avez ​peut-être opté ⁢pour une‌ solution encore plus audacieuse : mettre un océan entre vous et la France. ⁢Par ⁤exemple,​ en Amérique du Sud, où les chaînes de‍ télévision s’intéressent à toutes les nations ⁤du⁤ continent, du nord‌ au ‍sud. Au minimum, ⁢une trentaine ‍de pays. ⁢Les chaînes chiliennes, par ⁣exemple, se‍ réjouissent des victoires de Julien Alfred ⁣de Sainte-Lucie (100m femmes en athlétisme), de la Brésilienne Beatriz Souza (judo,‌ +78 kg) ou du ⁢parcours des volleyeuses‍ dominicaines. Elles diffusent également des sports ​qui ‍n’ont qu’un impact limité dans leur pays, comme l’escrime, ⁣le⁣ handball⁢ ou le ‌water-polo. Comme ⁤vous, elles ont également remarqué⁣ qu’il y avait 206 délégations présentes en France et non une seule.

Chauvinisme à la‌ française

Le phénomène du patriotisme sportif ⁤à la sauce France ⁢Télévisions ‌n’est pas nouveau, ⁣avec des commentateurs ‍qui s’expriment ⁢bruyamment‍ sans toujours être pertinents. En 2004, obsédés ​par la performance de Mehdi Baala‍ sur le 1500m, finalement 4e, ils avaient omis de mentionner⁤ la victoire d’Hicham El Guerrouj, l’un des plus grands ⁢milers de‍ l’histoire, après huit⁣ ans de malchance⁤ aux​ Jeux. Depuis, ⁤ils ont affiné leur​ approche franco-française et… leurs bavardages incessants. Peut-être sommes-nous un peu durs, car ils s’intéressent aussi aux stars internationales (Team‍ USA, NBA, Simone Biles, Armand Duplantis, Alcaraz,‌ Nadal et Djokovic…) tant qu’elles sont « bankables ⁤». Que saura-t-on des athlètes chinois qui‍ seront ⁢couronnés à Paris ? Mijaín López Nuñez, le ​lutteur cubain⁤ en‌ gréco-romaine, qui a ⁢remporté cinq médailles d’or depuis Pékin 2008, sera à peine ‍mentionné. En 2016, à Rio,‍ la tenniswoman​ portoricaine Mónica Puig, ​qui a‌ émergé des ombres avant d’y replonger à cause de‌ blessures, avait battu quatre joueuses⁤ du Top 10 avant d’offrir la première médaille d’or olympique à son pays, ‌sans​ que cela n’émeuve ⁣la presse française.

Bien sûr, le pays‌ de Chateaubriand et‌ des frères Karabatic ne détient pas ‌le monopole du chauvinisme et⁤ de la « préférence nationale », mais l’absence d’une culture sportive élémentaire est ⁤frappante. En parallèle du‌ service public, ‍le quotidien sportif préféré des ‌Français, obsédé par le clic,‍ ne ⁤parle plus⁤ que des​ succès des athlètes⁢ français, même ‌le moindre⁢ céiste en 32e de finale est forcément « ‌ en route pour la finale ». Avec ⁤le même conformisme, les ⁣médias généralistes⁤ (télévision, radio, presse écrite) ont découvert la magie des Jeux (tant mieux) et l’obsession du tableau des médailles qu’ils scrutent sans relâche. ​« ⁣ Miroir, ô mon miroir, dis-moi… ⁤ » Peu importe que beaucoup n’y comprennent rien,‌ cela crève⁣ souvent les yeux, seul l’amour​ du Bleu compte, et attention à ceux qui ne partagent pas‌ cette ferveur. En‌ politique comme dans la foi,‌ et donc ‍dans le patriotisme, les derniers convertis sont souvent⁤ les plus intolérants.

S’il ⁤ne‍ s’agissait que de récolter des médailles, cela ne vaudrait pas la peine de passer quarante ans de sa vie ‌à ne ​pas dormir juste pour accumuler des breloques.

Claude Onesta

Il y ‍a une semaine, Claude Onesta, actuel manager ⁢général de la haute performance à l’Agence nationale du sport, ancien entraîneur multi-titré de handball ‍et ‌ancien professeur⁣ de sport, a exprimé un point de vue différent : « Le sport de haut niveau n’a ​pas de ‍valeur‌ intrinsèque.⁢ S’il ne s’agissait que de récolter des médailles, cela ne vaudrait pas la peine de ⁣passer quarante ⁣ans de sa vie à ne pas dormir juste pour accumuler des breloques. ‌»

« `

Les ⁢Enjeux des JO : Réflexions sur la Culture‍ de la Victoire

Dans le cadre des clubs sportifs, l’objectif⁤ est ⁤de transformer les jeunes talents en véritables champions. Parallèlement, il⁢ s’agit d’accompagner les athlètes dans leur ​développement personnel, afin qu’ils deviennent des ‍individus mieux préparés à vivre en société.

Politique, Sport et l’Art de la Défaite

Depuis l’ère de Jacques Chirac, les présidents‌ français semblent privilégier les moments de gloire sportive, se ⁣mettant en avant aux côtés d’une France triomphante, en opposition à ceux qui, selon la rhétorique actuelle,​ ne représentent rien. ⁤En décembre 2017, le président a rappelé ​aux ‌handballeuses leur devoir de succès après leur victoire‌ mondiale, en déclarant : « ⁢Reposez-vous bien, ‌car l’année prochaine, nous avons un événement ‌majeur à domicile [l’Euro, NDLR]. Je tenais à vous​ rencontrer, car​ il⁢ est impératif que nous remportions ce titre. »‍ Ainsi,⁢ pour ce dirigeant, il suffirait de porter​ le maillot bleu et d’avoir la volonté pour décrocher des titres internationaux. Cependant, dormir seulement quatre heures par nuit, comme ​il l’affirme, ne constitue pas une méthode d’entraînement reconnue.

Après ‍les Jeux de Tokyo⁣ en 2021, le président a⁣ exprimé des ‌idées controversées, évoquant des concepts issus d’un libéralisme débridé​ tels que le « pacte‍ de ⁢performance » et la « cordée ​du sport ». Lors d’une rencontre avec les ‌médaillés à l’Élysée, il a déclaré : « Les résultats sont​ là, mais il reste des marges‍ de progression.‌ Le bilan de ces Jeux n’est pas à la hauteur de nos attentes. Nous ‌devons ‍être honnêtes sur nos ⁣performances. »

Au cours de son mandat,⁤ la Macronie a⁣ fait de ⁢la récupération ​politique une stratégie essentielle. Après les bons ⁢résultats des sports collectifs aux JO de Tokyo, Jean-Michel Blanquer, alors ⁢ministre de l’Éducation,⁢ avait tweeté : « Vive ‌le sport collectif ! Le⁤ succès de nos équipes de France⁣ de BHV témoigne​ de la qualité ‍de l’enseignement de ces‍ disciplines à l’école. » Cependant, il a rapidement‍ été critiqué par le joueur Evan Fournier. ⁣Récemment, des ⁢figures politiques comme Attal, Oudéa-Castéra ⁣et​ Darmanin se sont également affichées aux côtés des médaillés, ⁤espérant capitaliser sur⁢ leur succès, bien que leur⁤ gouvernement ait récemment subi des revers électoraux.

Athlètes ⁣Olympiques

Les Jeux Olympiques, célébrés tous les quatre ans,⁢ représentent un retour à‌ l’enfance ​et une⁢ source ⁤de ⁣joie renouvelée. Ils offrent une occasion d’apprendre sur le ​monde et de découvrir des ​disciplines souvent‍ méconnues, comme le volley-ball, le⁣ judo, le‍ VTT, le⁣ BMX, le water-polo, et bien d’autres. Paris,⁤ en tant qu’hôte de ces JO, a su offrir un ⁣cadre exceptionnel avec des sites magnifiques et une ⁢cérémonie d’ouverture ⁣inédite sur⁢ la Seine. Des ⁢milliers d’enfants ⁢seront inspirés à rejoindre des ‍clubs sportifs, ⁢même si tous ne deviendront pas ‍des stars, ce qui pourrait ⁢déplaire à certains parents. Dans un pays où les élites ont souvent eu du mal à accepter l’importance du corps, c’est déjà un pas en avant.

La France, avec sa nature bipolaire,​ a ​connu un moment de solidarité nationale⁢ après des‍ mois de tensions. L’édition de la Coupe du Monde ⁢de⁤ 1998 a marqué un tournant, établissant le culte de la victoire comme norme dans ​le sport. Le romantisme des⁤ perdants a​ disparu, et‌ les Olympiques ne tolèrent plus l’échec. Les footballeuses françaises,⁣ par exemple, n’ont⁤ pas le droit d’être ⁤éliminées par le Brésil, qui a pourtant ⁢battu les championnes du monde espagnoles. De même, les‍ handballeurs, qui avaient remporté quatre médailles (3 en or‌ et 1‍ en argent), ‌ont été critiqués après leur ‌élimination en quarts‍ de⁤ finale. ⁤Les réactions en ligne témoignent d’une incompréhension fondamentale : pour espérer gagner, il faut parfois accepter​ de‌ perdre.

Et ⁢si‍ ces ‍athlètes ⁤olympiques français⁣ avaient choisi le​ football ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Popular Articles