La réélection de Vincent Labrune pour un second mandat à la présidence de la LFP suscite des réactions mitigées parmi les dirigeants des clubs de Ligue 1. Bien que peu aient ouvertement contesté la candidature de l’ancien président de l’OM, Joseph Oughourlian, le président du RC Lens, a choisi de se retirer de la course au conseil d’administration, critiquant la direction prise par la ligue ces dernières années. John Textor, le propriétaire américain de l’Olympique lyonnais, se distingue également par ses critiques acerbes, incarnant à lui seul certaines des dérives du football contemporain.
Une démocratie à la française ?
Depuis le début de l’été, Textor n’hésite pas à remettre en question le statu quo du football français. Ses premières cibles ont été Nasser Al-Khelaïfi et Bein Sports, en plein cœur des négociations sur les droits télévisuels. Le dirigeant lyonnais aurait préféré que la LFP lance sa propre chaîne, mais cela ne s’est pas concrétisé. Récemment, à l’approche de l’élection à la présidence de la LFP, Textor a intensifié ses critiques. Contrairement à ses collègues, qui ont majoritairement soutenu la continuité malgré des échecs notables concernant les droits TV, le partenariat controversé avec CVC et une politique axée sur le profit, Textor a exprimé son désaccord.
La réélection de Labrune, largement attendue, a offert à Textor une nouvelle occasion de faire entendre sa voix lors d’une conférence de presse. « J’ai beaucoup entendu parler de démocratie aujourd’hui. En tant qu’Américain, je ne reconnais pas vraiment cette démocratie », a-t-il déclaré. « L’élection semblait être orchestrée autour d’un seul candidat, c’était presque une version sportive du Venezuela. Je n’ai pas vu de démocratie. Mais maintenant, c’est fait : il est président et nous le soutenons, même si nous savons que la décision était prise avant le vote. » Bien que sa critique soit pertinente, elle semble quelque peu populiste, compte tenu de son propre parcours.
Un acteur aux pratiques discutables
Depuis son arrivée dans le paysage du football français il y a près de deux ans, Textor incarne une part significative des dérives du sport. La multipropriété, par exemple, constitue un véritable fléau qui menace l’équilibre de la Ligue 1 et d’autres championnats. En tant que propriétaire de Botafogo et du RWD Molenbeek, il a été impliqué dans des transferts aux implications éthiques douteuses. De plus, son manque d’attention pour le développement des carrières de certains joueurs soulève des questions. Par exemple, Mohamed El Arouch aurait-il choisi de rejoindre Botafogo dans un autre contexte ? Cela reste incertain.
Concernant les réformes pour le football français, les propositions de Textor semblent principalement motivées par des considérations financières. Il a suggéré de lever la limite de quatre joueurs extra-communautaires par équipe, ce qui pourrait encore déréguler un marché des transferts déjà instable. « Permettre l’arrivée de joueurs de Corée ou d’Amérique du Sud pourrait accroître l’audience internationale du football français et générer davantage de revenus pour les clubs », a-t-il expliqué récemment. « Nous devons réfléchir à des moyens d’ouvrir cette ligue au monde, permettant aux clubs d’être plus flexibles dans leur recrutement et d’attirer l’attention des fans à l’échelle mondiale. » En somme, John Textor n’est pas en position de donner des leçons à Vincent Labrune sur la gouvernance de la LFP.
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