Que faisiez-vous le 21 décembre 2003 ? Pendant ce temps, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo se détendaient chez eux, regardant Pavel Nedvěd lever le Ballon d’or. À ce moment-là, ils avaient probablement fait le vœu de figurer parmi les plus grands du football pendant de nombreuses années. Ils ont réussi à décrocher ce prestigieux trophée individuel à huit et cinq reprises respectivement. Aujourd’hui, après avoir tout remporté, l’Argentin et le Portugais mènent une vie tranquille, l’un aux États-Unis et l’autre en Arabie saoudite, et pour la première fois en 21 ans, ils ne figurent pas sur la liste des trente joueurs nominés cette année.
Des visages nouveaux…
Bien que Luka Modrić et Karim Benzema aient eu l’opportunité d’inscrire leur nom dans l’histoire durant cette période de domination, l’intérêt pour les résultats a diminué. Par exemple, lorsque La Pulga a concouru pour le titre en 2023, cela s’est fait dans une atmosphère d’incompréhension et d’indifférence, certains oubliant presque que l’Argentine avait remporté la Coupe du monde quelques mois auparavant. Même avec la Copa América ajoutée à son impressionnante collection de trophées, cela n’a pas suffi à convaincre les votants cette année. Enfin, un changement est en cours !
Cette fois-ci, le jury a choisi de mettre en avant des joueurs moins connus du grand public. Des athlètes évoluant au Bayer Leverkusen, à Gérone ou à l’Atalanta Bergame se retrouvent parmi les trente meilleurs joueurs de l’année. Bien que les nominations de Florian Wirtz, Granit Xhaka et Alejandro Grimaldo ne soient pas surprenantes, celles d’Artem Dovbyk et d’Ademola Lookman sont plus inattendues. Cela apporte un vent de fraîcheur à une récompense qui semblait s’essouffler ces dernières années. D’autres joueurs ayant réalisé des saisons exceptionnelles dans des clubs moins médiatisés, comme Serhou Guirassy ou Pierre Lees-Melou, n’ont pas réussi à se qualifier. Cela rappelle que le Ballon d’or est avant tout une photographie d’une saison, et rien de plus.
… Et des absences notables
La présence de ces nouveaux visages peut s’expliquer par le changement dans le système de vote des membres du jury. En effet, les cent journalistes ont désormais la possibilité de sélectionner dix noms au lieu de cinq comme auparavant. Ainsi, après avoir mis en avant Jude Bellingham, Kylian Mbappé, Rodri, Vinicius et Erling Haaland, certains ont pu voter pour Hakan Çalhanoğlu ou Nico Williams. « Cela permet d’obtenir un classement final plus riche et de mieux départager les joueurs », a déclaré Emmanuel Bojan, rédacteur en chef adjoint de France Football, lors d’une émission sur La Chaîne L’Équipe.
Cette nouvelle méthode a donc eu pour effet d’écarter certains joueurs dont le statut et la carrière leur permettaient auparavant de figurer parmi les trente sans trop d’efforts. Cette année, des superstars comme Kevin De Bruyne, Mohamed Salah et Rodrygo ne sont pas présentes. Ces choix peuvent sembler sévères, surtout lorsque l’on considère que le Belge a remporté la Premier League et que le Brésilien a soulevé la Ligue des champions. Cependant, le fait de laisser Robert Lewandowski, Antoine Griezmann ou Rafael Leão de côté peut être salué, car leurs performances étaient trop inconstantes pour déloger un joueur de Gérone ou de l’Atalanta, qui leur ont causé des difficultés tout au long de la saison. Un an après un exode massif, il est également appréciable de ne voir aucun joueur du championnat saoudien, pas même Cristiano Ronaldo. La prochaine étape pourrait être d’autoriser les votants à cocher trente noms pour encore plus de surprises.
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