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À Naples, les événements prennent souvent des tournures inattendues. Comme le dit un proverbe local, « Storta va, deritta vene », ce qui signifie que même si les choses commencent mal, elles peuvent se terminer positivement. Le 23 mai dernier, le SSC Napoli a triomphé (2-0) contre Cagliari, décrochant ainsi son quatrième Scudetto, le deuxième en trois ans. Longtemps éclipsé par les géants du Nord, le Napoli a désormais sa place à la table des grands, sans aucune hésitation. Cependant, à peine le temps de savourer cette victoire que des nuages sombres se sont abattus sur la ville parthénopéenne : Antonio Conte a été annoncé sur le départ, en raison de promesses non tenues par le président controversé Aurelio De Laurentiis, notamment en ce qui concerne les ressources financières.
après plusieurs jours de négociations, De Laurentiis réussit à persuader Conte de rester en Campanie. « En avant tous, plus fort qu’avant », a-t-il déclaré sur ses réseaux sociaux pour officialiser la nouvelle. Pour convaincre l’ancien entraîneur de la Nazionale, le producteur de cinéma a promis un investissement significatif lors du mercato, avec un budget d’environ 150 millions d’euros. Les nouvelles recrues ne se sont pas fait attendre : Kevin de Bruyne, Noa Lang, Sam Beukema, Lorenzo Lucca, Vanja Milinković-Savić, et Luca Marianucci ont rejoint les rangs. Ce mercato ambitieux témoigne des aspirations des Partenopei, prouvant que le Scudetto ne doit pas être considéré comme un simple coup de chance. « Je suis très satisfait de notre mercato. Nous sommes en pleine reconstruction, nous avons remporté le titre l’année dernière, mais il est temps de passer à la vitesse supérieure », a déclaré Conte lors d’une conférence de presse cet été. « L’effectif a été renforcé avec des joueurs de qualité, ce qui est essentiel. »
Le temps des perdants est révolu
Le Napoli a connu plusieurs entraîneurs emblématiques tels que Walter Mazzarri, Rafael Benítez, Maurizio Sarri et Luciano Spalletti (avant qu’il ne remporte le Scudetto). Au cours des quinze dernières années, le club a souvent été perçu comme une équipe séduisante, attirant les amateurs de calcio grâce à son style de jeu offensif, porté par des joueurs charismatiques comme Edinson Cavani, Ezequiel Lavezzi, Marek Hamsik, Jorginho, Allan, Kalidou Koulibaly, Lorenzo Insigne, Gonzalo Higuain, Dries Mertens, et Piotr Zieliński. Ces équipes napolitaines ont marqué les esprits, mais n’ont jamais réussi à entrer dans l’histoire en raison de l’absence de titres. De 2010 à 2022, le SSC Napoli a terminé à quatre reprises à la deuxième place de la Serie A (2013, 2016, 2018 et 2019) et a remporté trois Coppa Italia (2012, 2014, 2020) ainsi qu’une Supercoppa (2014).
Pour Omar El Kaddouri, qui a vécu ces belles années à Naples, « il est important de rappeler qu’à cette époque, la Juve était presque imbattable. » Cependant, au-delà de la puissance de la Vieille Dame, l’ancien joueur du Napoli souligne : « Nous avions une équipe formidable, mais peut-être que notre ambition n’était pas à la hauteur de celle de la Juventus. En termes d’infrastructures, il n’y avait pas photo. La Juve visait chaque saison le titre, tandis que nous nous contentions de l’objectif de qualification pour la Ligue des champions. C’est là que réside la différence, ils étaient habitués à gagner, pas nous. »
« La Juve, chaque saison, avait comme objectif d’être champion. Nous, on partait avec l’objectif de se qualifier pour la Ligue des champions. C’est là que réside la différence, ils étaient habitués à gagner, pas nous. »
Durant de nombreuses années, le Napoli a donc été considéré comme le « perdant magnifique », en raison d’un manque de projet clair et d’ambitions. Omar El Kaddouri ajoute : « Les supporters se souviennent encore de notre Napoli » (celui de la saison 2015-2016 sous Maurizio Sarri, NDLR). « Ne pas avoir de titre à la clé est frustrant, car nous étions vraiment une équipe exceptionnelle. Mais dans le football, remporter des titres est essentiel pour entrer dans l’histoire. »
Deux Scudetti en trois ans : quel avenir ?
Les deux Scudetti remportés en deux ans ont marqué un tournant, surtout avec l’arrivée d’Antonio Conte sur le banc. Contrairement à Luciano Spalletti, qui a quitté Naples après son titre sans jamais confronter De Laurentiis sur le manque d’ambition du club, Conte a choisi de faire entendre sa voix. « Conte a apporté une nouvelle ambition, quelque chose qui manquait ces dernières années », souligne El Kaddouri. Bien que pour l’ancien international marocain, « le Napoli sera sous pression », le Campione doit rester ambitieux : « C’est désormais un grand club d’Italie et doit continuer sur sa lancée des dernières années. Ils se sont renforcés avec des joueurs de qualité, je suis convaincu qu’ils vont réaliser une grande saison. »
« Le Napoli ne doit pas se contenter du Scudetto ! »
Le titre de champion d’Italie doit devenir un objectif tangible chaque saison pour le Napoli, et non un simple rêve. « Le Scudetto de la saison dernière n’était pas prévu. Mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers, nous avons un projet ambitieux », a déclaré Conte lors de sa première conférence de presse de la saison. Pour l’ancien Mister de la Juve, il est indéniable que « avec le badge de champion sur le maillot, vous partez comme favori, et nous devons en être conscients. »
L’été 2025 semble indiquer que les Partenopei sont déterminés à défendre leur titre : en plus des nombreux renforts de qualité, ils ont réussi à conserver leurs meilleurs joueurs, comme Lobotka et Zambo Anguissa, qui sont des piliers de l’équipe. « Le projet est solide, nous devons être compétitifs sur tous les fronts. L’objectif est de rivaliser avec la Juve, l’Inter et le Milan, qui restent les grands clubs d’Italie. Le Napoli ne doit pas se fixer de limites, nous souhaitons faire encore mieux que l’année dernière », affirme Conte.

Bien que le projet ne soit pas encore totalement abouti, comme en témoignent les infrastructures vieillissantes et un centre de formation qui peine à être performant, le Napoli a enfin franchi un cap. En tant que favoris pour leur propre succession, les Partenopei doivent viser plus haut, notamment la Ligue des champions. Si le Napoli « est en pleine restructuration et qu’il faut du temps pour remporter la Ligue des champions », comme le rappelle souvent Conte, « la Champions reste une étape cruciale dans le développement d’un club », souligne El Kaddouri. Le Marocain, fervent supporter du Napoli, conclut : « Les deux titres en Italie sont importants, mais le Napoli doit désormais être capable de briller en Europe. C’est là que se mesure la grandeur d’un club. On l’a vu avec la Juve et l’Inter qui ont performé en Europe et renforcé leur crédibilité. » Une compétition où le Napoli n’a jamais dépassé les quarts de finale (2023 face à l’AC Milan) et qui ne peut pas être considéré aujourd’hui comme un prétendant à la finale, prévue le 30 mai à Budapest. Storta va, deritta vene, comme on dit.
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