Tu as débuté ta carrière avec Bodø/Glimt. N’est-ce pas un peu monotone de grandir dans le nord de la Norvège ?
Je suis originaire de Brønnøysund, une petite ville côtière située entre Trondheim et Bodø. Enfant, je jouais souvent au football seul. Avant de rejoindre Bodø/Glimt, j’ai évolué dans plusieurs clubs à travers différentes villes. C’est lors de tournois que j’ai attiré l’attention de Bodø/Glimt. Mon objectif était simplement de vivre ma passion pour le football. J’ai intégré le club à l’âge de 17 ans, et depuis, je n’ai pas de plan précis, si ce n’est de me concentrer sur le prochain match. Ma femme est également originaire de cette région, et ma carrière dépend en partie de ses choix. Nous attendons bientôt notre deuxième enfant, et je trouve que Bodø est un endroit idéal pour élever des enfants. C’est un environnement sûr, d’une taille intermédiaire, plus grand que Brønnøysund, mais pas trop vaste.
Comment se déroule la vie à Bodø ? Tout le monde se connaît, n’est-ce pas ?
Avec une population de 55 000 habitants, Bodø est bien plus grande que ma ville natale, mais il est vrai que l’on finit par connaître beaucoup de monde. Cela a ses avantages : un fort esprit communautaire et un sentiment d’appartenance. Les gens se soutiennent mutuellement et avancent ensemble. Cependant, il y a aussi des inconvénients, comme les rumeurs et le fait que certains habitants ne cherchent pas à explorer au-delà de leur environnement immédiat. C’est un peu regrettable.
La taille de la ville aide-t-elle les footballeurs à rester concentrés sur leur sport ?
Absolument. Pour nous, c’est un atout. Les joueurs qui ont tendance à faire la fête trouvent moins de distractions ici.
Que fais-tu en dehors du football ?
Je plaisante souvent en disant que mes deux rôles principaux sont footballeur et père. Il n’y a pas vraiment de place pour autre chose, car cela occupe toute ma vie. Être footballeur professionnel est un métier très social, et je rencontre beaucoup de gens, ce qui limite ma vie sociale en dehors du terrain. J’apprécie également la pêche, comme beaucoup ici, même si cela demande du temps. C’est une excellente façon de se détendre et de penser à autre chose. Bodø est un véritable paradis pour les amateurs de pêche. J’aimerais aussi jouer au golf, mais je n’ai pas le temps.
La confiance en soi fluctue constamment, mais l’estime de soi reste.
Quelles étaient tes connaissances sur Bodø avant d’y arriver ?
Je savais que c’était un petit club norvégien, mais très professionnel. Je ne le suivais pas de près, mais j’y voyais une belle opportunité. Beaucoup considèrent Bodø/Glimt comme un tremplin pour leur carrière. Aujourd’hui, le club a évolué bien au-delà de cette image. Son développement est impressionnant.
Quel est le secret de ce succès ?
Je ne suis pas le premier à poser cette question, et je n’ai pas de réponse définitive. Mais je pense que tout repose sur les personnes. Les bonnes personnes aux bons postes. Le président, l’entraîneur, les joueurs, le staff. Tous sont arrivés en même temps, ce qui a créé une belle synergie, mais il y a aussi eu de nombreuses opportunités à saisir et une part de chance. La chance est souvent sous-estimée, mais elle joue un rôle crucial dans le football. Des événements se produisent simultanément, et tout s’imbrique parfaitement. (Il claque des doigts.)
Peux-tu donner un exemple ?
Par exemple, l’arrivée de Kjetil (Knutsen, l’entraîneur, NDLR) a coïncidé avec une période où le club venait d’être relégué en deuxième division (en 2017). Il avait à sa disposition de nombreux jeunes joueurs qui ont eu l’opportunité de jouer professionnellement dès 16 ou 17 ans. De plus, nous avons commencé à travailler avec un coach mental, Bjørn Mannsverk, à ce moment-là. C’était révolutionnaire, même pour la Norvège. Cela nous a donné un avantage sur nos concurrents. Toutes ces circonstances se sont réunies en même temps, et cela, c’est de la chance. Enfin, c’est ce que je crois.
Qu’est-ce qui a motivé l’arrivée de cet entraîneur mental ?
Je ne connais pas tous les détails, mais j’étais présent à cette époque. Je me posais beaucoup de questions sur mon jeu et je ressentais une certaine pression. J’avais même du mal à me concentrer sur le football. Après avoir travaillé si dur pour devenir professionnel, il est difficile de se sentir défini uniquement par cela, surtout lorsque l’on stagne. Cela a eu un impact sur moi, et j’ai même développé des symptômes physiques liés au stress.
Nous n’avons pas escaladé une montagne d’un seul coup, mais pas à pas, ce qui rend ces étapes moins impressionnantes.
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Une Réflexion sur le Stress et la Confiance en Soi dans le Football
Chaque jour, je ressentais une dégradation de mon bien-être, jusqu’à ce que je m’effondre complètement. Les médecins pensaient que ma condition était grave, mais en réalité, tout était lié à une pression psychologique intense. C’est à ce moment-là que le club a commencé à collaborer avec Bjørn, un ancien militaire et pilote de ligne, qui possède une expertise précieuse dans la gestion du stress. Ce n’était pas tant une question de confiance en soi, mais plutôt d’estime de soi. J’ai compris qu’il existe une distinction cruciale entre ces deux concepts. La confiance en soi est fluctuante, dépendant de nos performances et de notre environnement, tandis que l’estime de soi est ancrée en nous, dans notre identité. Si l’on est conscient de ses capacités, la confiance en soi devient moins essentielle. Par exemple, je sais quand j’ai bien travaillé à l’entraînement ou lorsque j’ai réalisé une bonne performance sur le terrain. C’est fascinant.
Le Rôle du Mental dans le Football Moderne
La dimension psychologique du football prend de plus en plus d’importance, comme en témoignent les succès des équipes norvégiennes, y compris celle de la sélection nationale. Je suis convaincu qu’à l’avenir, l’entraînement mental sera tout aussi crucial que l’entraînement physique ou technique. Cela deviendra une norme dans le monde du football.
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Des Rêves de Ligue des Champions
En 2016 et 2017, lorsque nous avons commencé à tracer notre chemin en remontant en Eliteserien (la première division norvégienne), nous n’aurions jamais imaginé réaliser de tels exploits : remporter quatre championnats, jouer à Manchester, Rome, Milan, Londres… Pour ceux d’entre nous qui ont été là depuis le début, ces succès ne semblent pas extraordinaires. Nous avons progressé étape par étape, et maintenant, jouer en Ligue des champions nous paraît tout à fait naturel.
Les Norvégiens commencent à se lasser. Ils nous voient peut-être comme des cyclistes dopés, comme Pogačar.
La Perception du Public Norvégien
Au départ, le public était émerveillé. Ils avaient l’habitude de voir des équipes comme Rosenborg dans les années 90, et d’autres clubs dominants, nous battre. Notre arrivée a suscité de l’étonnement. « Regardez-les, ils sont petits et mignons ! » De plus, notre jeu séduisait, et nous avons rapidement été perçus comme une équipe sympathique. Cependant, à mesure que nous remportons des victoires et que nos salaires augmentent, cette image évolue. Les gens commencent à se fatiguer de notre succès. Ils nous comparent à des athlètes dopés, car nous ne jouons plus dans la même catégorie. Bien qu’ils aient raison, je pense que le public apprécie notre présence en Coupe d’Europe et notre manière de jouer. Bien sûr, les supporters des autres clubs ne nous portent pas dans leur cœur. Tout le monde aime les récits de petites équipes qui triomphent des grandes.
Êtes-vous Toujours Considérés comme des Outsiders ?
En Europe, oui. C’est ce qui attire les touristes et les fans. Mais une fois que nous aurons participé à la Ligue des champions trois fois de suite, cette perception changera.
Les Limites et les Ambitions
Nous évitons de nous imposer des limites. Se fixer des objectifs chiffrés peut être contre-productif. Nous avons cessé de nous concentrer sur ce type d’objectifs depuis plusieurs saisons. Notre seule limite est d’aller le plus loin possible. Demain est un autre jour, et qui sait, peut-être qu’un jour nous gagnerons la Ligue des champions. C’est une belle façon de voir les choses, n’est-ce pas ?
La Ligue française est très individualiste. Pour un Norvégien, c’est l’une des pires destinations.
Un Intérêt pour la Ligue 1 ?
La Ligue française manque de cohésion. Les joueurs ne collaborent pas, et il existe une atmosphère de division dans le vestiaire. Cela serait difficile pour nous. Je pense qu’il serait préférable d’évoluer dans des ligues plus collectives, comme aux Pays-Bas.
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Une Équipe en Évolution : L’Histoire de Bodø/Glimt
Fondation et Reconnaissance Européenne
Le club a vu le jour en 1916, mais sa notoriété sur la scène européenne n’est véritablement apparue que ces cinq dernières années. Cela soulève la question : existe-t-il une revanche historique à prendre ?
Une grande partie de nos supporters provient du nord de la Norvège. Ce phénomène est courant dans de nombreux pays : des régions isolées, souvent négligées par les autorités centrales, manquent d’infrastructures adéquates et se sentent marginalisées. Pendant près de cinquante ans, Bodø n’a pas eu l’opportunité de participer à des compétitions nationales. Les équipes du nord de la Norvège s’affrontaient uniquement entre elles. Aujourd’hui, nous excellons là où nous étions autrefois exclus. Cela renforce notre identité et nous confère une certaine fierté. Les habitants du nord de la Norvège peuvent désormais se déplacer avec une plus grande assurance. Bien que ce sujet ne soit pas souvent abordé entre coéquipiers, nous constatons que les regards des gens du sud deviennent de moins en moins condescendants.
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Le Style de Jeu de Kjetil Knutsen
Kjetil Knutsen prône avant tout une philosophie de jeu qui lui est propre. Il est essentiel d’adhérer à sa vision, sinon il n’y a pas de place dans son projet. Avec lui, il est impensable de dire que quelque chose est impossible. Nous essayons, et nous voyons les résultats. Si nous ne sommes pas à la hauteur, ce n’est pas un drame ; l’important est d’apprendre de chaque expérience.
Inspirations et Évolution du Jeu
Il semble s’inspirer de clubs comme l’Ajax et Brighton, ainsi que de l’entraîneur Jürgen Klopp. Cependant, son approche est en constante évolution. La saison dernière, le football européen a pris une tournure plus directe, axée sur des duels individuels, et Kjetil a su s’adapter à cette tendance. Notre style de jeu a également évolué : au départ, nous étions davantage centrés sur le jeu de position.
La Norvège est réputée pour son approche égalitaire, où il n’y a pas de hiérarchie stricte entre le coach et les joueurs, ni entre le président et les membres de l’équipe. Cette dynamique se retrouve également dans le monde des affaires ici.
Dialogue Ouvert au Sein de l’Équipe
Nous avons des moments de discussion avec l’entraîneur, où les joueurs et le staff échangent sur notre style de jeu et notre évolution collective. La culture norvégienne favorise une structure horizontale, où chaque voix compte, peu importe l’âge ou l’expérience. Un jeune de 16 ans a autant de valeur et d’opinions qu’un joueur plus expérimenté.
Inquiétudes Concernant l’Avenir de Kjetil Knutsen
Je ne ressens pas d’inquiétude à propos d’un éventuel départ de Kjetil Knutsen. C’est quelque chose que je ne peux pas contrôler. Bien sûr, son absence créerait un vide, mais un vide peut également ouvrir la voie à de nouvelles opportunités. Nous avons beaucoup investi dans notre développement, que ce soit au niveau du nouveau stade ou de la culture du club, ce qui nous aidera à surmonter cette transition.
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Impact du Club sur la Ville et la Région
En termes de tourisme, la ville est en pleine expansion. Plusieurs facteurs contribuent à cette croissance, y compris notre club de football et les changements climatiques. Les étés deviennent de plus en plus chauds dans le sud de l’Europe, ce qui attire de plus en plus de visiteurs vers notre région.
Perspectives d’Avenir
Je ne dirais pas que nous sommes le futur, car cela serait trop présomptueux. Cependant, je ne serais pas surpris de voir notre région connaître une croissance démographique significative dans les années à venir.
Formation Académique et Ambitions
J’ai obtenu un diplôme en économie, un bachelor. Bien que je n’aie pas poursuivi avec un master, j’avais commencé avant de me consacrer pleinement au football professionnel. Peut-être que je reprendrai mes études à l’avenir !
Technologie et Consommation
Non, je n’utilise pas d’iPhone. Je ne suis pas fan des produits Apple, qui semblent stagner depuis 2007. Pourtant, nous nous sentons souvent contraints d’acheter leurs produits. Je préfère ne pas suivre la tendance aveuglément, même si certains de leurs appareils, comme les iPads, sont de très bonne qualité.
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Bien que ce soit intéressant, je ne suis pas vraiment fan des AirPods ni des iPhones.
Quelle est ta méthode pour écouter de la musique alors ?
En réalité, je préfère écouter des podcasts. En Norvège, nous avons un service public similaire à celui de la France ou à la BBC en Angleterre, connu sous le nom de Norway Broadcast System (NRK). Ils produisent une multitude de podcasts captivants. Actuellement, je suis en train d’écouter un podcast consacré à la princesse Diana, qui est plutôt bien fait. Il est à noter qu’elle a tragiquement perdu la vie à Paris, sans avoir mis sa ceinture de sécurité.
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